- Les actualités sportives

Rencontre avec Baptiste Fourmont, coureur en montagne

Baptiste Fourmont

Peux-tu nous parler de ton sport, la course en montagne ?
Quelle différence avec la course, le trail ?

Je pratique principalement la course en montagne, c’est-à-dire de la course sur un format court avec du dénivelé positif et négatif. Par exemple, les championnats de France de la discipline se courent en 1 heure.

La course en montagne, c’est le nom d’origine de la discipline. Aujourd’hui, on parle le plus souvent de trail, un terme très à la mode, avec un côté parfois un peu marketing et qui peut avoir tendance à perdre son essence originelle.

Et plus de la course en montagne, que je pratique essentiellement l’été, je fais de la course à plat et du cross en hiver (disciplines de l’athlétisme). Ce sont des parcours de 10 km environ avec quelques petites bosses explosives, boues, herbes, variation des terrains…

Qu’est-ce qui te plait particulièrement dans cette discipline ?

J’adore la course à pied, travailler mes capacités athlétiques et ma vitesse. J’aime la mixité entre l’été et l’hiver, entre les courses en montagne et le cross. J’y trouve mon équilibre.

En cross, c’est là où le niveau est le plus exigeant et c’est très valorisant et plaisant de faire des sélections avec les meilleurs coureurs français.

La course en montagne, c’est aussi la liberté, se retrouver seul, loin des agitations de la ville. C’est une autre ambiance, où on rencontre davantage de gens que l’on connaît. C’est un plus petit univers, où je me sens bien. Et en montagne, on ne s’ennuie jamais, il y a beaucoup de variétés, des nouveaux paysages à découvrir… 

Depuis quand pratiques-tu la course ?

Je suis originaire de Paris mais j’ai passé pas mal d’étés dans l’Ubaye. J’ai fait beaucoup de sports étant petit : cirque, tennis, foot, athlétisme, vtt et j’ai commencé à courir seulement en études supérieures, en intégrant l’INSA. En 3e année, j’ai réalisé de très bonnes performances régionales, puis nationales et j’ai pu intégrer la section sport-étude et la Team Buff Hoka. 

Je cours désormais des courses internationales et j’ai intégré l’équipe de France en 2021.

Fais-tu partie d’une Team ?

J’étais membre de la Team Buff Hoka pendant 2 ans. Le but de cette team est de trouver des jeunes à haut potentiel et de les amener à exploiter ce potentiel. Une structure très simple, avec beaucoup de bénévoles et qui produit de bons résultats.

Je viens de quitter cette Team et je démarre un contrat professionnel de 3 ans avec la marque Hoka. Cela va me permettre de continuer à me consacrer pleinement à ce sport et continuer ma progression.

Quels sont tes résultats de la saison dernière ? Et tes ambitions pour cette nouvelle saison ?

Cette saison j’ai obtenu le titre de champion de France espoir de course en montagne, j’ai battu mon record sur 10km en 29'34 et obtenu une médaille de bronze par équipe aux championnats d’Europe de cross à Dublin avec l’équipe de France.

A court terme, je souhaite progresser sur de nouveaux aspects, développer de nouvelles capacités, sur piste notamment.

Je vais participer aux championnats France de course en montagne dans les Pyrénées et espère faire un podium. Je souhaite également me qualifier en équipe de France pour les championnats d’Europe de course en montagne qui auront lieu en Espagne.

Je participerai aussi à quelques manches sur le circuit coupe du monde : Suisse, Autriche… ainsi qu’à une ou deux manches des Golden Trail Series.

Ma saison s’arrêtera en septembre puisque je partirai en Angleterre pour la suite de mes études.

Quelle est ta routine d’entraînement ?

J’ai un programme d’entraînement avec un coach (à distance) et je m’entraîne également au centre national de Décines, principalement l’hiver. Sinon je m’entraîne seul ou en petit groupe pour la partie montagne.

Y a-t-il des différences entre l’été et l’hiver ?

L’hiver, je cours environ 80 km par semaine, et travaille plutôt l’endurance fondamentale : 1 séance VMA, 1 seuil en fin de semaine et éventuellement 1 séance tempo (2-3 par semaines).

L’été : en début de saison, je fais un bloc de volumes (endurance à basse intensité mais plus longtemps) avec du vélo et de la course avec dénivelé. Ensuite, je baisse un peu le volume : PMA + travail spécifique (travail en côte, descente) + rappel à plat.

Fais-tu de l’entraînement croisé ?

Oui, je pratique le vélo, le meilleur ami du coureur ! mais aussi le ski de rando et le skating en hiver, mais plus pour le plaisir.

Comment gères-tu la nutrition en entraînement et en compétition ?

En hiver, je consomme peu de produits spécifiques, sauf la boisson de récupération Authentic Récup au chocolat quand j’ai des semaines plus intenses, avec des stages par exemple.

En revanche, l’été, j’en consomme beaucoup plus, notamment en début de saison avec les parties d’endurance/gros volumes sur des longues sorties à pied ou vélo. Je prends de la boisson d’effort et du gel énergétique.

Pendant les courses de 2 à 3h, je prends une flasque de 500 ml avec du Booster et une Eco-pocket avec 1 à 2 doses de gel (1 ou 2 x 30 ml).

Globalement, j’ai une hygiène de vie assez saine et de bonnes habitudes alimentaires (peu de sucre et produits transformés). Je ne suis pas de régime particulier.

En parallèle du sport, tu poursuis des études supérieures. Peux-tu nous en dire plus ?

Je suis à l’INSA de Lyon et j’entame ma 4e année en section sport. Il me reste 15 mois :  6 mois sur place, 6 mois en échange, normalement en Angleterre et pour finir un stage en entreprise (si possible en montagne).

Après mes études, je compte profiter de ma 3e année de partenariat avec Hoka pour me consacrer à la course. Pour la suite, je n’ai pas de projet précis mais je sais que j’aurais besoin de retrouver une activité intellectuelle, sortir de la course, défendre des causes et être utile pour la société. Ce sera vital pour mon équilibre !

Sport de haut niveau et études supérieures – comment fais-tu pour concilier les deux ?
Qu’est-ce que le sport t’apporte dans les études ? et vice-versa ?

Ce qui est chouette à l’INSA, section sport, c’est le large panel de sports représentés (handball, kitesurf, planche, tir pistolet, aviron…). C’est un milieu très international, multiculturel et multisport !

Mener un cursus sport et études me permet de trouver mon équilibre. D’avoir un bagage « études » me décharge beaucoup. Je n’ai pas de pression de réussite lors de mes courses. 

En étant épanoui dans ma vie avec le sport, cela me permet d’être épanoui dans mes études et m’aide à m’affirmer, à trouver ma voie.

Propos recueillis par Aurélie Joubin le 6 janvier 2022

Partager cet article

commentaires

Aucun commentaire pour le moment.