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Rencontre avec Ludovic Roussel, triathlète professionnel

Ludovic Roussel triathlète

Peux-tu nous parler de ton sport, le triathlon ?

C’est un sport d’endurance qui consiste à enchaîner dans l’ordre trois activités sportives : natation, cyclisme et course à pied.
L’enchaînement s’effectue sans aide extérieure et sans arrêt de chronomètre lors du changement de discipline.
Comme pour l’athlétisme, il existe différents formats de courses. Une des plus courantes est le Half Ironman qui appartient à la catégorie du triathlon longue distance.

Half Ironman en chiffres : 
1,9 km de natation, 90 km de vélo et un semi-marathon, soit 21,1 km à pied.
Durée moyenne (à mon niveau) : 3h45 à 4h15
Record du monde : 3h25
Mon record personnel : 3h53

Le triathlon à l’image d’un sport assez extrême mais en réalité, c’est un sport accessible et qui permet de prendre du plaisir, en extérieur, dans une ambiance conviviale et rassurante. Les formats XS (400 m natation / 10 km vélo / 2,5 km course à pied) permettent de débuter tranquillement.

Quel est l’équipement d’un triathlète ?

On est équipé d’une tenue tri-fonction conçue spécialement pour pourvoir enchaîner les trois disciplines sans changer de tenue. Cela ressemble à une combinaison.

A vélo, nous utilisons des vélos de contre-la-montre. Ils ont pour particularité d’être plus adaptés au maintien d’une position aérodynamique sur de longues durées. Les plus hauts de gamme sont aussi plus aérodynamiques pour minimiser au maximum la résistance à l’air. 

Les transitions entre les trois disciplines se travaillent bien évidemment. Pour gagner du temps, les chaussures sont déjà positionnées sur le vélo et pour la course, on s’équipe de baskets avec des lacets élastiques.

Qu’est-ce qui te plait particulièrement dans le triathlon ?

C’est l’aspect pluridisciplinaire, le fait que ce soit un sport d’extérieur et qu’il implique de la technicité.

Quelles sont les différentes compétitions qui existent ?

Il y a trois types de courses : les nationales, celles organisées par la société Ironman et celles organisées par la société Challenge.

Les plus connues et les plus médiatisées sont les Ironman. C’est la société Ironman qui organise les championnats du monde et non une fédération comme c’est le cas dans la plupart des sports.

La France est un territoire de triathlon avec un niveau relevé, un des plus hauts au monde. Grâce à son caractère pluridisciplinaire et son côté « défi », le triathlon attire de plus en plus de sportifs. Par conséquent, la Fédération Française de Triathlon connait un fort développement.

La France compte quatre épreuves labellisées Ironman qui ont lieu aux Sables d’Olonne, à Nice, à Vichy et à Aix en Provence. Le label Frenchman prend aussi de l’ampleur et il y a bien sûr les courses mythiques d’Embrun et de l’Alpe d’Huez.

Au niveau européen, il y a les championnats d’Europe Ironman (ils auront lieu à Hambourg en 2022) et les championnats d’Europe Half-Ironman qui auront lieu à Elsinore (Danemark). 

Le triathlon est aussi une discipline olympique depuis 2000, avec un format unique : la distance olympique ou format M avec 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied.

Au niveau mondial, la course la plus mythique est Hawaï. Il y a aussi d’autres épreuves très connues à Lanzarote, à Roth...

Pour ma part, compte-tenu de mes qualités d’endurance, j’évolue sur les triathlons longue distance, comme les Half Ironman.

Quels sont tes résultats cette saison ?

J’ai réalisé peu de courses cette année à cause du Covid. Dans l’ensemble, c’est une saison qui a mis du temps à démarrer mais pour laquelle j’obtiens in fine de bons résultats !

- Chtriman dans le nord de la France : 5e  en battant le record de l’épreuve
- Genève : vainqueur sur le format M
- Frenchman à Hourtin : 2e à seulement 15’’ du vainqueur et nouveau record personnel
- Mes premières courses en tant que professionnel ont été assez difficiles. Sur la 1ère course en Pologne j’ai dû abandonner pour la première fois et sur la deuxième à Varsovie je termine 15/16 PRO et je reste sur ma faim à cause de problèmes mécaniques à vélo.

Et tes ambitions pour l’année prochaine ?

Je souhaite continuer à progresser sur le circuit professionnel et basculer petit à petit sur les formats Ironman. Je prévois d’ailleurs de faire mon premier Ironman en 2022.

Quelle est ta routine d’entraînement ?
Y a-t-il des rythmes différents entre l’été et l’hiver ?

Je travaille tout au long de l’année avec mon entraineur, Christophe Bastie. On fonctionne essentiellement à distance, il m’envoie un programme d’entraînement à la semaine. Et je fais aussi des stages sur Saint-Etienne avec sa structure d’entrainement et aussi des stages avec mon club Rougeot Beaune Triathlon.

L’année comprend deux temps :
- La préparation hivernale où je travaille essentiellement l’endurance fondamentale avec des sorties longues en course à pied, beaucoup de natation, du VTT mais pas de vélo de route.
- La période de compétition (à partir de février/mars) : des stages, moins de natation mais beaucoup plus de vélo de route. L’intensité d’entraînement est plus variée que l’hiver.

Le volume moyen d’entraînement pour un triathlète de mon niveau est de 20-25h par semaine - hors semaine de stage.

Comment gères-tu la nutrition en entraînement et en compétition ? As-tu des rituels particuliers ?

Je ne suis aucun régime particulier, je mange de tout et je n’abuse de rien !
Pour les entrainements jusqu’à 1h, je ne prends rien de particulier. Mais au-delà d’1h, j’adapte ma nutrition, en particulier pour les longues sorties à vélo (6-7h).
Je consomme une boisson isotonique, peu sucrée et bien digeste, l’Authentic Booster +.
Pour la course à pied, je privilégie les gels énergétiques, Authentic Gel Fluide, avec l’Eco-Pocket qui est très pratique et dont la consistance fluide s’ingère facilement.

Pour le vélo, je prends régulièrement des Flapjacks car, contrairement à d’autres marques ou produits, ils me permettent de ressentir une vraie satiété tout en ayant un plaisir gustatif.

Et je consomme aussi bien sûr des produits frais comme la banane.

Sur des entrainements longs, je me prépare une ou plusieurs doses supplémentaires de boisson de l’effort (une dose de poudre dans un sac congélation ou un sachet individuel de 40 g) pour recharger mes bidons en cours de route.

A l’entraînement, j’adopte une « routine forcée », c’est-à-dire que maximum tous les 1/4h, je m’hydrate et tous les 45 minutes, je m’alimente. Pour les compétitions, ce dernier timing passe à 30 minutes.

Cette routine bien assimilée permet d’entraîner l’estomac et d’être prêt le jour J sur les épreuves. La nutrition c’est un vrai facteur de performance surtout dans un sport d’endurance comme le triathlon qui demande entraînement, routine et discipline.

Comment gères-tu le changement entre les 3 disciplines, que ce soit en terme de matériel et d’alimentation ?

Des ravitaillements sont prévus sur toutes les courses, mais pour les Half Ironman, je fonctionne le plus souvent en autonomie. Sur les Ironman, ce n’est pas possible évidemment compte-tenu des distances. 

Avant le départ, je prends un gel énergétique ou une boisson d’attente pour lutter contre le froid. Je fais en sorte de ne pas arriver trop en avance sur une course et de rester actif.

Pendant l’épreuve de natation, je ne consomme rien.

Dès que je monte sur mon vélo, je m’alimente immédiatement et j’enclenche ma routine boisson/nourriture (en général 3 bidons de boisson).

Sur la course à pied, je prends une ou deux Eco-Pocket d’Authentic Gel Fluide et je bois un peu d’eau ou de boisson sur les ravitaillements pour mieux « faire couler le gel ».

As-tu un conseil à donner aux triathlètes qui débutent ?

L’erreur qu’on commet trop souvent en sport de manière général, c’est de vouloir aller trop vite ou vouloir mettre trop d’intensité. Penser : intensité = qualité est une erreur ! Bien sûr qu’il faut varier les efforts mais la base de tout reste l’endurance fondamentale. Les Kényans courent à 9km/h en récupération ! 

Dans un mode de vie où l’on recherche toujours plus d’immédiateté et de facilité, le sport à cette vertu de nous rappeler que l’ordre naturel des choses demande de la patience. Il nous contraint à l’humilité et il faut accepter que la progression prenne du temps. Faire les choses petit à petit. Fort de ce constat je pense que l’apport d’un coach compétent est incontournable à tous niveaux pour éviter les erreurs. 

Sur le plan mental, je pense que les principales qualités sont l’assiduité et la régularité. Etre motivé et être auto-discipliné sont deux choses différentes. Il faut faire les choses de manière réfléchie et adapter son entraînement à ses capacités. Accepter son niveau et être réaliste sur ses capacités est la base d’une progression régulière. Elle permettra à tout type de sportif de maximiser son potentiel tout en prenant du plaisir et en restant loin des blessures.  

Propos recueillis par Aurélie Joubin le 21 octobre 2021

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