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Dré dans l'pentu avec Jessica Pardin !

Jessica Pardin ski alpinisme

Spécialiste des KV et sky race en trail et ski alpiniste, Jessica Pardin nous partage sa passion pour le ski alpi.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je viens d’avoir 35 ans, je suis sage-femme, je suis mariée et j’ai deux 2 filles. Je pratique le trail et le ski alpinisme, accès KV / skyrunning. J’ai été sélectionnée en équipe de France suite à mes résultats sur la saison 2021/2022 (3 x top 10 en vertical).

Qu’est-ce que c’est précisément le ski alpinisme ?

Le ski alpinisme se pratique sur des pentes parfois très fortes. Il consiste à parcourir des itinéraires de montagne ou de haute montagne, en enchaînant les montées et les descentes à l’aide de skis équipés de fixations mobiles, pour les montées, pour accrocher la pente. Il peut intégrer des parcours à pied, skis alors portés à la main, sur l'épaule ou sur le sac à dos.
C’est en quelque sorte la version professionnelle du ski de randonnée.

Quelles sont les différents circuits ou compétitions ?

Sur le circuit coupe du monde, il y a trois formats d’épreuves :
- Le sprint : l’épreuve la plus spectaculaire car elle ne dure que quelques minutes. Il s’agit d’un rush avec des montées et des descentes, ski au pied ou sur le dos

- La vertical race : c’est une montée simple avec un dénivelé positif compris entre 500 et 1000 m.

- L’individuel classique : l’épreuve reine, la plus exigeante en terme technique. Elle comporte au moins 3 montées et descentes avec un dénivelé parfois proche de 2000m.

Les compétitions se déroulent sous le même format qu'en ski de fond avec des qualifications, des quarts, des demies et la finale.

Nouveauté : le ski alpinisme sera présent aux prochains JO d’hiver, à Turin en 2026. Donc à partir de cette saison, les courses seront surtout axées sur les sprints et les courses de relais car ce sont ces deux disciplines qui seront aux JO.

En ce qui me concerne, je pratique essentiellement des verticales, soit des courses de 25 à 35 minutes en moyenne pour 700 D+.

Au-delà du circuit international, il y a de nombreuses courses organisées en France et en Europe. Dans le Beaufortain, il y a par exemple la mythique course de la Pierra Menta, une course par équipe sur 4 jours.

Y a-t-il beaucoup de monde sur le circuit international ?

Suite au covid, il y a de plus en plus de pratiquants de ski de randonnée. Sur le circuit coupe du monde, il n’y a pas beaucoup de filles. Nous ne sommes qu’une trentaine environ.

Depuis combien de temps pratiques-tu le ski alpi ?

J’ai commencé en 2006, lorsque j’ai arrêté le biathlon. J’ai voulu essayer car mon conjoint pratiquait déjà cette discipline à un très bon niveau. Je suis devenue championne du monde de verticale dès cette année-là ! En 2010, j’ai fait une pause et j’ai recommencé à pratiquer en 2020 car les compétitions de trail étaient annulées à cause du covid.

A quel niveau pratiques-tu le ski alpi ?

Après deux années à jouer les sélections, j’ai la chance d’avoir été sélectionnée en équipe de France pour la saison prochaine.
Puisque je ne suis pas athlète professionnelle, j’ai quelques sponsors mais je ne vis pas de ma pratique sportive. En 2022, j’ai pris une disponibilité pour prendre de la distance avec mon travail et avoir plus de temps pour m’entraîner. Début janvier, je reprends mon activité de sage-femme. 

Qu’aimes-tu particulièrement dans ce sport ?

J’aime cette sensation de liberté, être seule dans la montagne, proche de la nature. J’aime le format "vertical" pour son caractère explosif !

Quelles principales qualités cela requiert-il ?

Il ne faut pas se poser de question, pas réfléchir. Il faut avoir une grosse capacité mentale et un gros moteur pour démarrer au quart de tour !

Quelle préparation ça exige ?

Il faut s’entraîner aux dénivelés en montagne, à pied ou à ski. Je fais à la fois du volume et des intensités.

Comme je pratique le trail, les deux disciplines se complètent très bien. L’hiver, nos muscles se reposent de la course à pied de l’été, puisqu’il n’y a pas les chocs au sol et dans les descentes.
Je suis contente de pouvoir alterner entre ces deux disciplines car je me lasserai sinon. C’est bon pour le physique et pour le mental.

Quel matériel utilises-tu ?

Le matériel de ski alpinisme coûte cher car très technique, très pointu. Il faut toujours qu’il soit dernier cri.
C’est grosso modo le même équipement qu’en ski de randonnée, mais en beaucoup plus léger : skis, bâtons, chaussures, stop-ski, casque, sac, matériel pour les avalanches avec un DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche), pelle, sonde. Et aussi une veste imperméable selon la météo.
Tout ça est très réglementé, avec des normes : poids minimal, homologations…

Au niveau nutrition, comment gères-tu les courses ?

Sur une verticale, je ne bois pas et ne mange pas car l’épreuve est trop courte.

En revanche, 2 heures avant le départ, je mange une barre énergétique, avec de la banane le cas échéant. Et je bois de la boisson de l’effort pendant l’échauffement, petit à petit, jusqu’à 5 minutes avant le départ.

En entraînement ou sur des courses plus longues, je bois de la boisson de l’effort, Authentic Booster +, et je mange des morceaux de barres énergétiques.

Après la course, comme j’ai du mal à avaler du solide, je bois de l’Authentic Récup’ au chocolat.

Quel est ton produit Authentic préféré ?

Les barres énergétiques Flapjack au chocolat !
On n’a plus la sensation de faim, c’est bon nutritionnellement et gustativement.

Une recette personnelle à nous partager ?

J’aime bien faire des smoothies en récupération, quand je suis à la maison.
Je mélange du Récup au chocolat, une banane et du lait. J’ajoute éventuellement deux cuillères à soupe de yaourt et deux cuillères à café de miel liquide.

Quels ont été tes résultats l’année passée ?

J’ai terminé deux fois 9e en Coupe du monde et une fois 9e aux Championnat d’Europe. Je termine également 3ème aux championnats de France de Vertical.

Quel est ton programme pour la saison 2022-23 ?

Afin de pouvoir concilier le sport, ma vie de famille et mon travail, j’ai choisi de me concentrer sur le format vertical.
Cette année, les coupes du monde vont surtout se passer en janvier. En attendant, je vais certainement m’aligner au départ des Millet Ski Touring à Courchevel en décembre en course de préparation. Puis en janvier, je vais enchainer les Championnats France à Courchevel, puis les Coupes du monde en Suisse et en Andorre.

Le mois de février sera plus calme – à voir en fonction de mes résultats et de mon planning professionnel et familial.

En mars, j’ai prévu de faire la Pierra Menta, course que je n’ai jamais faite !

Dès le printemps, je veux pouvoir me concentrer sur la course à pied.

Quel est ton meilleur souvenir en compétition ?

Quand j’ai gagné les championnats du monde en Italie en 2006 alors que je venais juste de démarrer le ski alpi !

J’aimerais ajouter que pour réussir à allier une vie d’athlète, de maman, et de sage-femme, il faut avoir une famille en or, qui vous soutienne quoi qu’il arrive ! Je ne remercierais jamais assez mon conjoint pour tout son soutien !

Propos recueillis par Aurélie Joubin le 25 novembre 2022
Crédit photos : Paul Viard Gaudin

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